Annie France Leclerc est une artiste visuelle originaire du Bas-St-Laurent. Elle vit et travaille à Montréal depuis près de quinze ans. Sa pratique multidisciplinaire prend naissance dans l’acte photographique et se déploie dans des pratiques de l’image imprimée, de l’installation et de la performance. Son travail a récemment été présenté à la Galerie de l’UQAM (2021), à L’imprimerie centre d’artistes (2021-2022), au Centre Expression et à Vrille Art Actuel dans le cadre de l’événement en art actuel Orange (2022).

Démarche et œuvres exposées

les verts submergent, les jaunes font baume (2021-2023)

Cette jeune artiste s’est liée au Parc du Boisé-de-Saint-Sulpice dans Ahuntsic et en connaît les moindres acteurs, surtout les « mauvaises herbes », une appellation bien relative, car toute plante a quelque chose à offrir. Bien sûr, il y a des envahissantes (locales) et des invasives (étrangères), et c’est dans cette compétition qu’Annie France Leclerc s’est immiscée. Elle a déterré, déplacé, arraché, pour prendre soin du petit boisé au cours d’une performance filmée. Un labeur qui nécessite patience, humilité et surtout, une qualité d’attention qui nous touche et amène ainsi à notre tour à considérer toutes les plantes qui nous entourent et à imaginer leurs histoires et leurs relations: tant celles des plates-bandes, bien ordonnées, que les herbes « folles », libres et effrontées. Avec certaines d’entre elles – nerprun cathartique, sumac vinaigrier, alliaire officinale, vigne vierge de Virginie, tanaisie vulgaire, armoise commune, verge d’or, oseille ou millepertuis –, elle a concocté des teintures dans lesquelles ont trempé les soies et les cotons en suspension. Ces jus ont donné une étonnante palette allant du jaune au bleuté, des couleurs douces et fragiles, sensibles à la lumière, qui racontent à leur manière le potentiel de tout végétal, relativisant les étiquettes apposées sur la bonne et la mauvaise biodiversité.

Œuvres par l’artiste